© Rootsville.eu

Duvel Blues (RAPPORT FRANCAIS)
Festival
Puurs (25-05-2024)

reportel & photo credits: Paul Jehasse
info organisatie: Duvel Blues

© Rootsville 2024


Pour nous rendre à la 22 ème édition du Duvel Blues, où coule à flot leurs différents nectars houblonnés et après un passage à L’Ecluse, charmant village de Beauvechain, pour nous associer à notre fidèle ami Johan, nous avons bravés les différentes averses jusqu’à Puurs. Arrivé sur le site après près de 170 kilomètres (pour), nos craintes d’un parking sous eau se sont révélées exactes et nous avons heureusement pu trouver, dans la petite cité proche de l’évènement, une belle place au sec.

Près pour l’aventure musicale qui nous réservait de belles surprises par sa programmation bien composée, nous étions « fit and well », malgré une légère crainte de ma part. Je devais tester mon endurance à tenir plus de 10 heures avec les reliquats d’une jambe gauche opérée, mais la chirurgienne, deux jours avant, m’avait complètement rassuré.

Le tout premier groupe de 8 (+une) personnes était pour ainsi dire le régional de l’étape et à tenu de belle manière sa toujours difficile intervention de lancer un festival.
'Barrel Aged Moonshine' est né depuis 2015, l'idée est de constituer un groupe de blues basé sur la couleur des « hors de lignes », une fusion de blues, de jazz et de rock. Kris Van Bosstraeten, Ben Pittoors et Stef Spiessen (trompette) s'inspirent de la musique de T-Bone Walker et s'intéressent aux recherches de musiciens intéressés et engagés. Corona est obligatoire pour les projets qui seront suspendus à certains moments fin 2021, le groupe pour la première de la scène à De Balans à Eikevliet.

Le groupe s'est inspiré de BB King, Louis Prima, The Thunderbirds, Brian Setzer et d'autres grandes influences. » En plus des musiciens cités dans la bio il y avait aussi Paul Verscelde aux fûts, Jos Vermeulen à la contrebasse, Steven Princen aux claviers, Rudi Wouters (sax alto et tenor), et j’en oublie peut être (sorry), mais aussi une apparition rafraîchissante pour quelques chansons, de la flamboyante rousse Bie Willems. Leur musique nous à bien mis dans l’ambiance avec leur blues rétro et des chansons parsemées de R n’ R et parfois à l’allure jazzy. Vraiment une belle surprise d’entrée. Bravo les gars et mademoiselle. Ils ont d’ailleurs lancé leur sort avec « I Put A Spel On You ». Cà y est, le festival est bien lancé.

 Ralph est également en transe pour son sang lors de ses concerts avec Opnames. Dans un style où Ralph de Jongh peut opter, dans une atmosphère de son féminin, nous apprenons des phénomènes comme le style du blues d’avant guerre et le style année 60 de Keith Richards et Mick Jagger. Découvrez la beauté de ce phénomène. C’est pur… C’est Ralph de Jongh
C’est l’Emotion.

Un morceau de culture sous la forme de la musique de Robert. Johnson, Son House, Elmore James et Muddy Waters. Désormais, les initiés connaissent Ralph et j'espère que les médias lui offriront également un podium, car si vous avez juste une petite connaissance de la musique, vous saurez que c'est une trop belle opportunité pour la manquer. Vous entendrez Ralph, avec respect et plaisir. »

Mr Ralph de Jongh ancien membre des Cubby and the Blizzards, il y a déjà pas mal de temps, et dont il jouera une chanson d’ailleurs. C’est un type qui assis sur une chaise vous laisse l’impression qu’il est debout tant son exubérance musicale frôle la folie. Mais celle-ci est communicative et il nous offre une prestation déjantée de joie. Nous aurons droit aussi entre 15 chansons et un morceau d’Elmore James « Early In The Morning » remarquablement aisé à la guitare solo par Tim Birkenholtz aux longs cheveux.

Une belle démonstration de force et de rythme endiablé avec une voix puissante et une joie infaillible et en mettant son cœur à nu pour sa musique.

« Kaz Hawkins est une chanteuse de 51 ans et compositrice de blues et soul, présentatrice de radio, intervenante et activiste dans le domaine de la santé mentale. Née à Belfast, en Irlande du Nord, elle vit dorénavant en France et est signée sur le label Dixiefrog. Kaz Hawkins a travaillé pour plusieurs associations caritatives au fil des ans. En tant qu'ambassadrice de Aware NI, elle a effectué des tournées et donné des conférences à l'Université de Boston. À la Florence Academy of Art  en Alabama, Kaz a donné des sessions spéciales où elle racontait l'histoire de sa vie en utilisant des mots et des chansons pour montrer comment la musique peut être utilisée comme outil pour promouvoir la santé mentale.

À la suite de cette expérience, on lui a demandé de se joindre à un album d'artistes divers pour aider les enfants n'ayant pas accès aux arts en Alabama. Sur cet album, l'un des membres originaux de la Muscle Shoals Rhythm Section,  David Hood, ainsi que les musiciens Clayton Ivey] et Will McFarlane accompagnaient des artistes internationaux sur des titres enregistrés en Alabama.

Cette dame était littéralement déchaînée et heureuse de prester pour un public tout acquis à sa cause. Nous avons eu le plaisir de revoir notre ami français Cédric Le Goff qui tenait les claviers de main de maître, accompagné des autres musiciens de la soirée très professionnels.
Elle commence par « Prey », « Get Up And Go » et “Drink with The Devil” qui pour l’endroit tombe à point nommé, et hop « une Duvel 666”.

Un amour pour le whisky? avec « Get The Jack from The Bottle » ! Sef Paglia tient lui la grate pour notre plus grand plaisir et ne se prive pas de nous démontrer toute sa technique dans ses solos échevelés et magnifiques. Kaz nous joue une chanson pour sa fille avec « Besause You Love Me »; très sentimental. Puis le très beau « Woman » pour toutes celles qui sont présentent cette après midi. Viens ensuite notamment « Born To Be Lovers » et elle termine en rappel grâce à une vivacité énorme en se dépensant sans compter tout du long de sa prestation « I Just Wanna Make Love To You » du maestro Muddy Waters repris de belle façon aussi par Etta James. Remarquable !

Tom Rigney, le violoniste/compositeur fougueux et électrisant, s'associe à certains des meilleurs musiciens de la scène musicale Roots de San Francisco pour former Tom Rigney et Flambeau, un groupe qui arrachera le toit de n'importe quel endroit qui en possède un et remontera le moral. de tout le monde autour. Rigney, qui entre maintenant dans sa deuxième décennie à la tête de Flambeau, est devenu ces dernières années l'un des principaux violonistes de blues et de musique Roots au monde. Flambeau met en valeur son violon passionné et virtuose, sa présence scénique imposante, sa tessiture, sa profondeur et son originalité en tant que compositeur, et bien sûr, ces fameuses bottes rouges ! Ses camarades de groupe sont des vétérans des grands groupes de Charles Brown, Queen Ida, Clifton Chenier et bien d'autres, et ensemble, ils génèrent suffisamment de chaleur et d'énergie pour enflammer une piste de danse ou soulever un public. 

Flambeau se spécialise dans les deux temps enflammés cajun et zydeco, le blues grave, les grooves funky de la Nouvelle-Orléans et les ballades et valses d'une beauté déchirante. Leur spectacle live très énergique présente un jeu d'ensemble serré, des grooves profondément contagieux et des solos spectaculaires, le tout livré avec chaleur, humour et intensité passionnée. La majeure partie du répertoire est composée par Rigney, mais ils mélangent également quelques classiques du recueil de chansons Cajun/zydeco/New Orleans.

Et si, en chemin, vous repérez une trace des racines irlandaises de Rigney ou d'un peu de Boogie Woogie et de racines Rock and Roll, cela rend le gumbo musical encore plus savoureux. Au cours de la dernière décennie, les compétences de Rigney en tant que compositeur se sont élargies et approfondies, et il écrit aujourd'hui certaines des musiques les plus évocatrices et puissamment inspirantes que vous pourriez entendre n'importe où. Et la présence charismatique sur scène de Rigney et sa prestation pleine d'énergie attirent le public dans ses performances et lui donne le sentiment qu'il fait partie intégrante de la musique et du spectacle. 

Ce phénomène du « fiddle » violon cajun, nous fait une prestation cinq étoiles, accompagné il est vrai d’une claviériste d’origine belge (Caroline Dhal) qui a été d’un support efficace notamment sur des boogies woogies de folie. Les trois autres musiciens, bassiste (Steve Parks), guitariste (Danny Caron) et batteur (Brent Rampone), n’étant bien sûr pas en reste.
« He Goes Blues » suivi d’un morceau Zydeco très dansant : « …allons manger du bon gumbo, allons manger des haricots… ».

Deux JJ Cale intercalés font aussi se remuer le popotin avec « Call Me The Breeze » et « Roll On ». Tom nous propose aussi sa version de « The House Of Rising Sun ». Deux titres en français cajun nous sont proposés avec « C’est La Vie » et « Bonjour Tristesse » suivis de sa version joyeuse de « Jambalaya » dont le refrain bien connu est repris en cœur par le public ravi. Nous aurons encore droit à un « Beat Boogie » effréné. Une belle performance de Tom qui n’a pas du tout changé depuis le regretté Festival d’Ecausines pour ceux qui s’en souviennent, si ce n’est les cheveux blancs surplombant son faciès tours des plus souriant.

Nathan Bell. L'auteur-compositeur primé Nathan Bell, qui a fait l'objet d'un court métrage documentaire de 2020 « I Don't Do This For Love (l'auteur-compositeur américain Nathan Bell en tournée en Écosse, au Pays de Galles et en Angleterre) » a été une sélection best-of pour Americana UK en 2016, 2017 et 2018, dont celui du meilleur artiste masculin de 2017.

C'est un artiste fascinant qui emprunte aux formes musicales traditionnelles et aux traditions littéraires d'écrivains comme Jack London, John Berryman et Studs Terkel pour produire des  images animées de l'expérience américaine."Tout cela est puissant et Bell est envoûtant sur scène, un véritable sage en ces temps troublés."

Restauration oblige, j’ai pu apercevoir rapidement le talent de son « fingerpicking » jouant le style Americana le plus pur qui soit. Ce résidant du Tennesse (Chattanooga) nous a émerveillé par ses chansons où il livre volontiers tout son cœur et son âme. Nous avons pu reconnaître subrepticement quelques titres comme « Lucky Man » et « American Blues ». Un vrai talent brut ! Surtout dans « Retreat Cadillac »  et « Just A Name ». Un moment suspendu dans le temps.

Elliott Murphy Vivant à Paris depuis 30 ans en tant que New-Yorkais expatrié, la carrière musicale et littéraire du rockeur et auteur vétéran Elliott Murphy est plus active que jamais. Il a sorti plus de 35 albums, se produit toujours dans toute l'Europe ainsi qu'aux États-Unis et au Japon et est un auteur prolifique de fiction. Quatre décennies se sont écoulées depuis la sortie du premier album classique d'Elliott,  Aquashow  (1973), et les fans continuent de remplir ses concerts tandis que les critiques font l'éloge de ses albums. En 2016, une biographie de sa carrière,  The Second Act Of Elliott Murphy,  présentant des interviews de Billy Joel et Bruce Springsteen, a été diffusée dans toute l'Europe et a remporté le prix du public au Dock of the Bay Film Festival en Espagne. 

Né dans une famille du show business, Elliott a commencé sa carrière musicale avec une odyssée de troubadour en Europe en 1971, y compris un petit rôle dans le film  Roma de Federico Fellini . De retour aux États-Unis, il obtient rapidement un contrat d'enregistrement et après le succès de son premier album  Aquashow  viennent  Lost Generation  (produit par le producteur de Doors Paul Rothschild),  Night Lights  (avec Billy Joel),  Just A Story From America  (avec Phil Collins et Mick Taylor), et  Selling The Gold  (avec Bruce Springsteen) jusqu'à ses dernières sorties  Prodigal Son (2017),  Elliott Murphy Is Alive!  (2018) et  Ricochet  (2019), tous produits et mixés par son fils Gaspard Murphy. 

Le vétéran n’a rien perdu de sa superbe et nous a encore livré ici son americana rutilant, accompagné de son virtuose de guitariste Olivier Durand et des non moins remarquables Alan Fatras (batterie) et de la belle Melissa Cox au violon/fiddle. Il commence avec «Rock Star » et embraye avec Olivier sur « Green River », la machine est lancée et cela permet aux fûts et à la violoniste à prendre part au combat. Ils performent entre autre « Fuck » et « Coffee » de toute beauté. Le public apprécie la performance et se voit encore à écouter « You Make Me Know » et « Kindness ». Toujours un grand plaisir de revoir Elliott, ce roi de l’americana musique show. 

Eden Brent est une musicienne américain du label indépendant Yellow Dog Records. Pianiste et chanteuse de blues, elle combine le boogie-woogie avec des éléments de blues, de jazz, de soul, de gospel et de pop. Son style vocal a été comparé à celui de Bessie Smith, Memphis Minnie et Aretha Franklin. Elle a pris des leçons d' Abie "Boogaloo" Ames, un pianiste traditionnel de blues et de boogie woogie et a finalement gagné le surnom de "Little Boogaloo".

En 2006, elle a remporté l' International Blues Challenge de la Blues Foundation. Entre autres récompenses, Brent a remporté deux Blues Music Awards 2009 - l'un pour l'Artiste Acoustique de l'Année, l'autre pour l'Album Acoustique de l'Année (Mississippi Number One ).  Lors de la 14e édition des Independent Music Awards en 2015, Eden Brent a remporté le prix dans la catégorie « Holiday Song » pour « Valentine ».

Seule au piano comme à son habitude, nous nous souvenons de l’avoir appréciée à la Jazz & Heritage Festival de la Nouvelle Orléans entre 2011 et 2014. Nous avoir eut également Johan et moi, plaisir à l’écouter sur la « Blues Cruise #27 » aux Caraïbes, où elle tenait de main de maître le piano bar jusqu’à quatre heures du matin. Toujours tout en beauté avec une chevelure magnifique et très longue dont elle doit assurément prendre grand soin.

Ici elle nous a ensorcelé avec sa voie forte parfois aiguë, aux cris retentissants. Elle a un tempo bien a elle en martelant parfois ou caressant les touches hargneusement ou amoureusement. Et a surtout présenté son nouvel Opus qui se nomme « Getaway Blues » et nous avons eu également droit à son « brand new single » tiré du nouvel album, avec « You On my Mind ».
Son mari a qualifié cet album du style « cheating » dont « Talk About You » bien représentatif. Elle a aussi performé avec « Mississippi Flatland Blues » et « Just Because I Love You ». J’ai surtout apprécié la “vérité” avec “Mississippi Number One”. Un bien beau récital.

SaRon Crenshaw a appris à jouer de la guitare à l'âge de dix ans. C'est un guitariste extrêmement talentueux qui parcourt le pays en jouant du jazz et du rythme et du blues. Dans les années 70 et 80, il gagnait sa vie en jouant de la basse pour plusieurs groupes du New Jersey, de New York et de Caroline du Sud. Il a partagé la scène avec des artistes talentueux tels que Lee Fields, Roy Roberts, Denise Lasalle, Bobby Rush, Jessie James, Tyrone Davis et Chuck Roberson. Il se produit intensément dans les salles de blues et les festivals de la côte Est au cours de la dernière décennie et a de nombreux adeptes dans la région des trois États.

L'amour de Saron est le blues et il a été inspiré par certains des plus grands chanteurs et musiciens de tous les temps, BB King, Albert King, Albert Collins, Stevie Ray Vaughan et Buddy Guy pour n'en nommer que quelques-uns. SaRon joue sur une guitare modèle Gibson « Lucille » signée par BB King lui-même. Il est également membre du prestigieux Blues Hall of Fame de New York.
Ses tournées européennes accompagnées du groupe néerlandais Blind B' et The Visionairs lui ont également valu une réputation de ce côté de l'Atlantique, atteignant certains des festivals de blues les plus importants d'Europe. Une voix chaleureuse alliée à son style particulier de jeu de guitare fait de ses concerts un voyage à travers le blues le plus authentique. »

SaRon s’est associé pour cette fin de soirée avec Erwin Risbourg qui fait les beaux jours de notre groupe de blues fétiche « The Bluesbones » au Hammond et piano, de Bart Kamp à la basse et Frank Duindam des « Blind B & The Visionaires. Toujours caractérisé par des solos remarquables SaRon est plus qu’apprécié de ce côté de l’atlantique, lui qui vient du New Jersey. L’instrumental d’entrée nous assure d’une marque de qualité notamment ave Frank qui y imprime sa marque indélébile.

« Built For Confort » très long, peut être un peu trop, mais j’ai adoré, comme le public resté très tard mais pour savourer de la qualité que ne ferait-on pas ?
Il a aussi interprété « Old Love » réminiscence « Claptonnienne » de grande qualité.

Tous étaient heureux et conquis et non certainement pas regretté d’avoir participé à cette 22 éme édition du diable de la musique houblonnée.

A l’année prochaine assurément.